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LETTRE D’UN MEDECIN MILITAIRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

« Réponse du *Dr Philippe PAUX*, ancien médecin-chef du* 3° Rima*, à Emmanuel
Macron au sujet de la colonisation :

Tous mes camarades médecins ou vétérinaires qui comme moi ont effectué leur
service militaire en Algérie à la suite d’une décision du président du
conseil Guy MOLLET, assisté de son ministre de l’intérieur François
MITTERRAND et se sont efforcés durant leur séjour, imposé de secourir dans
toute la mesure de leurs possibilités, les populations algériennes
notamment dans le cadre du plan de Constantine- ont été ravis d’apprendre
qu’ils avaient participé à un crime contre l’humanité !.

Les déclarations de ce freluquet, qui de plus, sont faites sur un sol
étranger, témoignent d’une méconnaissance des faits historiques confinant à
l’ignominie et à la trahison de son pays et le rendent indigne du battage
médiatique organisé autour de sa candidature.Monsieur Macron, je suis un
criminel…

*Monsieur Macron, médecin colonial, médecin des Troupes de Marine, je suis
un criminel contre l’humanité, je suis un criminel contre l’humain.*

Par vocation, petit garçon, je rêvais d’aller soigner au fin fond de
l’Afrique, de l’Océanie, de l’Asie. Adolescent puis jeune étudiant, de
toutes mes forces, j’ai travaillé, bossé, trimé pour pouvoir oigner à
travers le continent et porter la science pas seulement au pays des
Bantous, mais partout dans le monde où la France était présente. Ma
vocation, que j’ai assouvie depuis, était de rejoindre les ex-Colonies, sur
les pas de mes glorieux Anciens à l’âge, comme le disait le médecin
colonial *Paul-Louis Simond,* où l’esprit est exempt de préjugés, où les
idées préconçues ne viennent pas contrarier la poursuite du vrai, à l’âge
des élans généreux, à l’âge des enthousiasmes pour tout ce qui est vérité,
lumière et progrès.

Mes Héros n’étaient pas footballeur, chanteur, acteur, *mais médecins
coloniaux exerçant dans les conditions les plus extrêmes*, dans ces pays
tropicaux, sans la moindre politique ou infrastructure de santé, où
sévissaient des guerres inter ethniques, le tribalisme, le féodalisme,
l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les
mutilations rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie.

Je n’ai eu de cesse, tout au long de ma carrière, de médecin de la
Coloniale, des Troupes de Marine, au sortir de l’illustre Institut de
Médecine tropicale du Pharo à Marseille de représenter mes illustres
Anciens, de sauver parfois, de soulager souvent, de servir l’humain
toujours. Secourir était mon combat, sauver, ma victoire quelques soit
l’Homme, de Mopti, de Bobo-Dioulasso, de Grand Bassam, de Bouaké, de
Korhogo, de Brazzaville, de Bangui, de Ndjamena, de Moundou, de Bardai, de
Hienghène, de Lifou, de Maripasoula, de Camopi, de Paramaribo, de Mata-Utu,
de Tchibanga, de Brazzaville, et bien d’autres villages africains,
sud-américains et océaniens.

Partout et toujours pour l’Humanité, j’ai soigné, soulagé et prévenu, à
pied, à cheval, par le ciel, par les eaux des mers, rivières et rapides,
dans les déserts, dans les montagnes, dans les forêts, dans les ruines d’un
tremblement de terre, dans les tempêtes, dans le feu, sous le feu, mais
jamais autant que mes Anciens qui ont pour beaucoup donné leur vie et
parfois la vie de leurs proches.

Monsieur Macron, ayez un peu de respect, d’égard, pour tous ces Hommes,
pour vous « criminels contre l’Humanité » mais en fait, les premiers «
French Doctors », la modestie et l’humilité en plus. Et comme le disait, il
y a quelques années, le premier doyen de la Faculté de médecine de Dakar* «
Y a-t-il au monde plus petite équipe d’hommes ayant rendu plus de services
à l’humanité souffrante ? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus
obscure, ayant obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant
ignorée, aussi peu glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre
avoir fait mieux, où, quand et comment ? » *

Un peu d’histoire, Monsieur Macron. Tous ces Médecins coloniaux, mes héros,
sont associés à ces maladies dont certaines ne vous sont même pas connues
et d’autres vous évoqueront probablement des souvenirs plus de voyages que
d’Histoire, l’Histoire que vous bradez par clientélisme. Ces maladies sont
parfaitement bien rapportées par Louis-Armand Héraut, historien de la
médecine.

*La peste*, cette maladie tueuse qui élimina au XVe siècle un tiers de
l’humanité et sema encore la terreur à Marseille en 1720. C’est le *médecin
colonial Alexandre Yersin *qui, découvrit à Hong Kong le bacille qui porte
désormais son nom.

Quatre ans plus tard, à Karachi, le médecin colonial *Paul-Louis Simond*
démontre le rôle vecteur de la puce du rat. Soulignons La mort héroïque en
soignant des milliers de pestiférés du médecin major Gérard Mesny en 1911,
lors de l’épidémie de Mandchourie. On ne peut oublier la mort tout aussi
courageuse du *médecin colonial Gaston Bourret en 1917 dans son laboratoire
de Nouméa.* Enfin ce sont les médecins militaires coloniaux* Girard et
Robic* qui réussirent à mettre au point en 1932 à Tananarive un vaccin
anti-pesteux efficace.

*La variole *fit l’objet d’une lutte constante dès les premiers temps de la
colonisation aussi bien en Afrique qu’en Asie. L’action sans défaillance du
Service de santé des troupes coloniales a contribué de façon décisive à
l’éradication de cette maladie effroyable qui, faisait en France 10 000
victimes par an à la fin du 18e siècle. La vaccination, qui se faisait au
début de bras à bras fut grandement améliorée quand on put inoculer le
virus à partir de jeunes buffles, créer des centres vaccinogènes et
transporter, grâce à *Calmette*, lui *aussi médecin colonial*, la lymphe
vaccinale en tubes scellés.

*La fièvre jaune*, affection virale redoutée, endémique en Afrique et
Amérique, fit des incursions dans les ports européens au XIXe siècle (20
000 morts à Barcelone) Elle fit de très nombreuses victimes dans le corps
de santé colonial, comme en témoignent les monuments de Dakar et de
Saint-Louis du Sénégal. Il faut attendre 1927 pour que le médecin colonial
Laigret puisse obtenir un vaccin grâce au virus recueilli à Dakar sur un
malade. Par la suite la vaccination par le vaccin de Dakar et le vaccin
américain Rockefeller permit d’obtenir rapidement un contrôle quasi-complet
de cette affection souvent mortelle.

*Le paludisme*, dont le parasite responsable, l »hématozoaire, fut *découvert
par le médecin militaire Alphonse Laveran à Constantine en 1880. *Le
paludisme reste toujours la principale cause de mortalité infantile sous
les tropiques. Il faisait et fait partie du quotidien du médecin
tropicaliste. Les premiers médecins qui s’acharnèrent à le combattre à
travers son vecteur, le moustique, furent surnommés par les autochtones les
« capitaines moustiques ». *Le médecin colonial Victor Le Moal *s’illustra
particulièrement dans cette lutte anti- moustique à Conakry.

*La maladie du sommeil ou trypanosomose,* parasitose particulièrement
redoutable, atteint le système nerveux central en provoquant une apathie,
des troubles du comportement et un état de délabrement organique
cachectique extrême qui aboutit à la mort. Nombreux sont les médecins qui
furent contaminés en la combattant, et parfois en sont morts. Cette
affection dépeuplait en Afrique noire des régions entières. Elle fit très
tôt l’objet d’études qui vont permettre au médecin colonial Jamot, grand
nom de la médecine tropicale de développer son action

*La lèpre*, une autre vieille connaissance, quasi disparue d’Europe,
atteint la personne dans son apparence physique ainsi que dans sa dimension
sociale. *Marchoux* va organiser la lutte contre cette maladie mutilante,
lutte qui sera poursuivie et développée par le médecin général *Richet *en
collaboration avec *Daniel Follereau*. De nombreux médecins coloniaux se
consacreront à cette lutte difficile, dont *Léon Stevenel* qui isola le
principe actif de l’huile de Chaulmoogra, seul médicament d’une certaine
efficacité avant qu’apparaissent les sulfones.

*La méningite cérébro-spinale à méningocoque*, endémo-épidémique en Afrique
tuant encore et toujours des milliers d’enfants, dont certains dans mes
bras, au Burkina-Faso à Bobo-Dioulasso, au Mali à Djenne, dans une zone que
l’on nomme encore la ceinture de Lapeyssonie du nom d’un illustre médecin
colonial qui a tant dispensé aux pays sahéliens et qui a transmis son
savoir à des légions de médecins tropicalistes et à moi-même dans les
années 80.

*Médecin colonial, je suis, médecin colonial, je reste, car chemin faisant
je termine ma carrière dans un quartier multiculturel et je soigne hommes
et femmes de 49 nationalités différentes dont de nombreux « colonisés ».
Nous devons croire que le « criminel » que je suis, ne fait plus peur à
toutes ces victimes de la colonisation tant ma patientèle est grande. Les «
souffrances endurées », par la faute du « bourreau-tortionnaire » que je
suis, ont été vite oubliées et pardonnées tant l’attachement de mes
patients est profond. *

M. MACRON, votre insulte envers tous ces Hommes dont la devise «Sur mer et
au-delà des mers, pour la Patrie et l’Humanité, toujours au service des
Hommes » a toujours été respectée jusqu’à la mort pour certain, ne fait pas
honneur au Président de la République. Je vous suis reconnaissant d’au
moins une chose : si j’ai pu avoir quelque hésitation à vous écouter au gré
de vos shows politiques, tant votre charme de beau-fils idéal, de prince
charmant des banques d’affaire, de bonimenteur, discoureur et beau phraseur
m’avait interpellé, vous m’avez définitivement libéré de cette faiblesse.

Je vous laisse à vos fans, cadres urbains diplômés en communication ou en
sociologie, geek asociaux et bobos aux vélos électriques, vous qui n’avez
jamais été confronté par vos mandats inexistants ou par vos activités
professionnelles, ni à la misère ni à la pauvreté, à la souffrance, à la
violence, pas plus qu’à la guerre, au communautarisme, à l’islamisme
radical. Restez dans votre bulle, pourvu qu’elle n’éclate pas.

Monsieur Macron, bradeur d’histoire, j’ai la mémoire qui saigne.

Le Doc Philippe PAUX »

PS de DF:
Et eux aussi plus personne ne parle de leur martyre….