AU SUJET DE LA COMMISSION FLASH SUR LE MONDE COMBATTANT
En décembre 2020, la commission de la Défense nationale et des forces armées avait confié à MM. Jean- Philippe Ardouin (LREM) et Yannick Favennec-Bécot (UDI) une mission « flash » sur le monde associatif combattant.
Il s’agissait d’identifier les bonnes pratiques à même d’assurer la pérennité du monde associatif combattant qui est à un moment charnière de son histoire, car il est profondément bouleversé par l’attrition naturelle de ses ressortissants.
Le mercredi 3 mars 2021, les rapporteurs ont présenté leurs conclusions, après de nombreuses auditions dont celle du président-national de l’UNC.
Ce rapport a été diffusé à toutes les fédérations UNC départementales.
L’UNC attendait avec intérêt l’état des lieux et les préconisations de ces deux parlementaires.
Soyons francs, nous avons été très déçus ! On peut légitimement se poser la question, s’agit-il d’un rapport sur le monde associatif combattant ou sur le monde associatif mémoriel ? Tout porte à croire que c’est la seconde solution, ce qui ne peut qu’entretenir une grande confusion.
On notera dès la page 1 que parmi la multitude d’objectifs auquel répondrait le « paysage associatif combattant français », il n’y est pas question de l’esprit de défense et des valeurs spécifiques portées par ceux qui ont combattu.
En page 2, l’affirmation selon laquelle « le modèle de réparation ayant prévalu pendant un siècle laisse place à un modèle centré sur la mémoire et sa transmission auprès du grand public » est extrêmement discutable.
Si la 1ère partie du rapport (page 3 à 9) ne suscite pas de remarques particulières, on pourra néanmoins s’étonner que dans le paragraphe sur l’entretien de la mémoire et la promotion des valeurs civiques – il n’y soit pas précisé la nécessité de promouvoir la mémoire des OPEX, qui pourtant représente l’avenir …
Page 7, on ne comprend pas en quoi la diminution des effectifs des associations d’AC a pour effet de renforcer le rôle des associations ou fondations à caractère mémoriel ? Quel est le lien de causalité ?
Page 8, on regrettera une présentation de l’ONACVG incomplète qui fait l’impasse sur l’action sociale de l’ONACVG (aides sociales, reconversion, pupilles, etc.) et qui réduit l’office à un simple rôle d’acteur de mémoire ! La seconde partie du rapport (page 9 à17) propose des axes de modernisation pour perdurer.
L’approche est essentiellement mémorielle et fait la part belle aux fondations bien pourvues financièrement.
Il n’y est pas fait la moindre allusion aux objectifs des associations rassemblant des combattants, notamment l’entraide, la promotion de l’esprit de défense, la préservation des acquis de la législation combattante, la défense de la mémoire et de l’honneur de l’armée française.
Tout au plus relèvera-t-on quelques propositions dignes d’intérêt comme passer des accords armée/monde combattant.
Pour le reste, encore et toujours « mettre en valeur les groupements à caractère mémoriel » (page 17). Bref, un rapport dans lequel les associations de combattants « pure jus » ne se reconnaissent pas !
