PARCOURS REMARQUABLE D’UN MEMBRE DE L’UNC NICE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Ernest BEVILACQUA est né le 25 décembre et vient de fêter ses 98 ans.
Le 28 mai 1942, il n’a pas encore 19 ans, il s’enrôle pour 3 ans comme engagé « provisoire » au 44 ème Bataillon de Transmissions de Tunis, sous le matricule A8377/42.
Il débarque en Tunisie le 2 novembre et connait immédiatement le baptême du feu.
TUNISIE
En effet, il se retrouve au cœur des opérations pour le contrôle de la région entre les Forces Alliées et les Forces de l’Axe : le 8 novembre c’est l’offensive anglo-américaine Toch en Algérie et au Maroc, le 9 c’est la réplique de l’Allemagne qui débarque sur l’ancien aérodrome allemand El AouÏna à Tunis.
Le 11 novembre, 10 jours après son arrivée, il vit le repli des forces françaises et participe à la reprise des hostilités entre les Français dirigés par le général Georges Barré et les Allemands à Medjez El Bab dès le 17 novembre.
Il est alors affecté à la réparation des lignes téléphoniques, travail qu’il effectue sur une cinquantaine de kilomètres, de Medjez El Bab à Tunis jusqu’à la fin de la guerre de Tunisie en mai 1943.
ALGERIE
Il est alors transféré à la 8ème Division d’Infanterie Algérienne à Sidi Bel Abbes. Il réceptionne du matériel radio américain dans le cadre des accords d’Anfa. Il reste 7 mois, apprend le métier de radio et suit la formation de sous-officier. Inscrit au tableau d’avancement sa division est brusquement dissoute, il ne sera jamais promu caporal-chef.
En décembre 1943, Il est muté au 68 ème Régiment d’Artillerie d’Afrique à Tlemcen et de soldat électricien, il devient du jour au lendemain, artilleur.
Il y reçoit des half-tracks, autochenilles blindées américaines et se familiarise avec leur fonctionnement.
Electricien de formation, Il devient radio (matériel SCR 193 et 528), aide chauffeur et mitrailleur avec une mitrailleuse lourde (12,7 et une 7,6) dans un half-track.
FRANCE
Le 68ème RAA étant rattaché à la Première Division Blindée dirigée par le Général Touzet de Vigier, il a l’honneur de faire partie des premiers artilleurs français à débarquer sur le sol de France le 15 août 1944, plage de la Nartelle à Sainte Maxime.
Il participe ensuite pendant des mois aux combats décisifs de la 1ère Division. En octobre, c’est la bataille de la Chevestraye où la division blindée reste bloquée et se replie sur Mulhouse qui est libérée le 2 novembre. Il y enlève un drapeau allemand NSKK. Ce drapeau représente la doctrine raciste du parti nazi, rouge avec la croix gammée. Il est aujourd’hui au Musée militaire de Lyon.
Notre combattant vit la plupart du temps dans son blindé, jour et nuit, prêt à porter les messages radios à son PC. L’hiver 1944-1945 est particulièrement rude et il faut chauffer le moteur du blindé la nuit car la température peut descendre à moins 25 degrés.
Après la libération de l’Alsace en mars 1945, il entre en Allemagne en traversant le Rhin à Gernersheim et termine la guerre sur les bords du lac de Constance.
Enfin, il participe à Trèves à un mémorable défilé en présence des Alliés et des généraux De Gaulle et De Lattre de Tassigny.
Il regagne la France à Périgueux et se sépare de son cher blindé, le HT 407707.
Après 3 ans et 5 mois d’armée, il est démobilisé le 28 octobre 1945.
Ernest BEVILACQUA, titulaire de la Croix du Combattant, est membre de l’UNC depuis 74 ans (section de Bayonne en 1947). Adhérent à l’UNC NICE depuis quelques années, il vient régulièrement à notre permanence.
A notre AGO du 15/09/2021, la médaille du Mérite UNC Bronze lui a été remise, en présence de sa fille et de sa petite fille.
Je salue avec respect son remarquable parcours de simple soldat qui est un témoignage et un exemple à partager avec la jeunesse de notre pays La France.
Alain Valot
