ACTU DU PRESIDENT – LA LETTRE DU PRÉSIDENT-NATIONAL DE L’UNC

LE MOT DU PRÉSIDENT

Chers présidents, chers amis,

« Mes chers parents, ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que, je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, par amour pour moi. Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première Nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. […] Pour moi, ne vous faites pas de soucis, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu’au bout et je chanterai « Sambre et Meuse » parce que c’est toi, ma chère petite maman, qui me l’a appris […] Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut être tremblée, mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort, j’ai la conscience tellement tranquille. Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France !

Un condamné à mort de 16 ans. »

Henri Fertet sera fusillé le 26 septembre 1943 après 87 jours d’emprisonnement et de tortures.

Alors pathos facile, sensiblerie facile de ma part ? Non, car à 2000 km de nos frontières se déroule un conflit terrible : exit l’utopie facile de la fin de l’histoire comme le prédisait le brillant intellectuel américain Fukuyama après la chute du mur de Berlin.

Il expliquait alors que le communisme était sur le point de mourir et prédisait le triomphe prochain de la démocratie dans tous les pays du monde et une nouvelle ère de paix grâce au libéralisme… Il n’y aura donc plus de guerre, ni de catastrophes à raconter dans les manuels d’histoire.

Il n’en fallait pas plus à nos politiques visionnaires pour se saisir de ce prétexte pour réduire drastiquement les dépenses militaires.

Ce sont ces fameuses coupes budgétaires qu’on a qualifiée de dividendes de la paix.

On connait la suite… une armée réduite à la gestion de crise et totalement inadaptée à la nouvelle donne géopolitique qui voit le retour, au galop, du fait guerrier et d’une conflictualité hybride.

Mais plus grave, et vous le savez bien, au-delà de la capacité militaire, un pays n’a de crédibilité réelle que s’il est capable de se transcender dans des circonstances extrêmes par la volonté de son peuple.

Or, force est de constater que nous vivons aujourd’hui dans une société qui s’enfonce dans une mollesse existentielle, dans une société qui tend vers l’hédonisme, une société où la consommation et le loisir s’imposent comme valeurs cardinales, une société où l’intérêt individuel prévaut sur l’intérêt collectif !

Qui serait capable aujourd’hui d’aller jusqu’au bout de son engagement comme ce jeune lycéen dont j’ai lu un extrait de la lettre qu’il adressait à ses parents avant d’être fusillé à … 16 ans ?

Loin de moi d’exalter le recours au sacrifice suprême, mais j’ai l’intime conviction du rôle essentiel, voire primordial pour nous, d’être des porteurs de valeurs citoyennes pour que nos jeunes et nos concitoyens soient, non pas des patriotes par défaut, mais de véritables patriotes conscients de l’extrême privilège de pouvoir vivre dans une société libre en acceptant de se battre s’il le fallait.

Ce serait tragique de voir se répandre ce poison toxique du « plutôt rouges que morts » qui contaminait la société allemande dans les années 1980 !

Mobilisons-nous pour agir, nous en avons l’ardente obligation de par les valeurs que nous ont léguées nos Pères fondateurs : nous UNC, nous nous devons de participer au réarmement moral de notre pays.

À bientôt à Tours

Hervé Longuet

Président national